L’idée de Cellules est née d’une affaire singulière, celle du procès aux prud’hommes d’une détenue, contre son employeur, en raison d’un litige dans l’enceinte de la prison. En l’occurrence, elle tentait de faire valoir un licenciement abusif. Nous avons découvert, en creusant cette affaire, la réalité du travail en milieu carcéral. Le simple fait que les prud’hommes acceptent de traiter un tel cas était remarquable en soi. En effet, en prison, le code du travail n’existe pas.

   Cellules est construit comme une pièce chorale, plurielle et multiple, afin de rendre compte de la complexité du monde carcéral.

   Au plateau, des voix distinctes prennent la parole face au spectateur afin de lui laisser la place de se forger son propre avis. Le croisement de nos différents langages nous permet de traiter la dureté et la profondeur du monde carcéral.

   Le texte, la fiction scénique, le langage corporel, la vidéo, la musique, la scénographie et la radiophonie sont autant d’outils qui croisés nous permettent d’exprimer des situations contrastées.

   Nous n’avons pas de prétention sociologique, mais une démarche citoyenne, de renseignement, et de positionnement par rapport à un sujet trop souvent caché sous le tapis de la démocratie. Dans le champ esthétique, l’enquête scénique représente aussi, pour nous, l’exploration d’une forme d’écriture plurielle, d’un spectacle aux langages divers qui se font échos, et parfois s’opposent. Cellules est un spectacle, une assemblée, un film, une conférence, un concert, une chorégraphie